Un article invité rédigé par Adel Soudan.
Évolution logique de la tendance du « Jeu en tant que service » (Game as service), le Cloud Gaming promet à n’importe quel utilisateur disposant d’une connexion internet suffisamment rapide de pouvoir jouer depuis n’importe quel appareil, moyennant un abonnement mensuel.
Mais comment est-ce qu’un téléphone d’entrée de gamme, ou une simple TV connectée, pourrait être en mesure de faire tourner les titres les plus gourmands de cette génération, le tout en 4k et 60 fps ? C’est en fait relativement simple, le jeu ne tourne pas directement sur votre appareil, mais est en fait streamé depuis un serveur qui s’occupe simplement de recevoir vos actions et de vous renvoyer un flux vidéo. Un peu comme lorsque vous faites un partage d’écran sur Skype, ou quand vous regardez un live sur Twitch. La différence dans le cas du Cloud Gaming, c’est que vos actions sont également renvoyées au serveur afin qu’il puisse les prendre en compte. Il existe déjà quelques offres de Cloud Gaming que vous pouvez tester dès maintenant, comme le Playstation Now, ou Nintendo et son partenariat avec Ubisoft vous proposant de jouer à Assassin’s Creed Odyssey en Cloud Gaming sur la Switch au Japon, ou depuis la France en utilisant un VPN, comme ceux d’ExpressVPN.
Le Cloud Computing repose exactement sur le même principe, mais là où le Cloud Gaming propose un environnement uniquement conçu pour du jeu, et ne permettant que peu d’autres utilisations (mis à part le lancement d’hypothétiques applications sur Stadia comme Netflix ou YouTube par exemple), le Cloud Computing vous donne accès à un véritable ordinateur hébergé dans le Cloud. On peut notamment mentionner Shadow, le PC dans les nuages des français de chez Blade (cocorico !), qui propose à ses abonnés l’accès à une machine virtuelle tournant sous Windows 10, et bénéficiant d’une configuration à faire pâlir d’envie les PC premiums du marché. Le Cloud Computing permet donc de faire relativement plus de choses que le Cloud Gaming, et n’est pas uniquement réservé aux joueurs, puisque les créatifs à la recherche d’une machine puissante pourront également se tourner vers cette solution pour tout ce qui est modélisation 3D, retouche vidéo ou édition photo. Cependant un abonnement à un service de Cloud Computing est relativement coûteux et vous reviendra forcément plus cher qu’un abonnement au Playstation Now ou à Google Stadia (qui est gratuit dans sa version de base).
Forcément, qui dit streaming vidéo implique une connexion internet stable, mais dans le cas du Cloud Gaming diffusant du contenu en 4k, 60 images par seconde et devant en plus prendre en compte vos actions, il vous faudra avoir accès à un débit suffisant pour avoir une expérience de jeu satisfaisante. Et c’est là la principale barrière que risque de rencontrer cette nouvelle technologie, puisque nécessitant un débit minimum de 10 Mbit/s pour pouvoir être utilisée correctement. Cela implique donc d’avoir accès à une connexion par fibre optique, ce qui n’est pas encore démocratisé partout, et qui risque pour l’instant de limiter ce service aux grandes villes. De la même manière, pour avoir un temps de latence agréable, il faudra avoir un Data Center relativement proche de chez soi. Pour des géants comme Google ou Microsoft, le souci ne se posera pas outre-mesure, ces derniers possédants des serveurs presque partout dans le monde, mais cela risque de freiner grandement les entreprises plus modestes, comme Shadow, ou d’hypothétiques concurrents qui voudraient se lancer dans la course.